LA PRÉVISION
Règlement Départemental de la Défense Extérieure Contre l’Incendie
Instituée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011 (modification du Code Général des Collectivités Territoriales) et complétée par le décret n°2015-235 du 27 février 2015 fixant le Référentiel National de Défense Extérieure Contre l’Incendie (RNDECI), la Défense Extérieure Contre l’Incendie (DECI) a pour objet d’assurer, en fonction des besoins résultant des risques à défendre, l’alimentation en eau des moyens des services d’incendie et de secours.
La réglementation de 2015 relative à la Défense Extérieure Contre l’Incendie (DECI) a introduit une évolution importante tant dans son approche que dans son organisation. Elle a été déclinée dans le département des Ardennes à travers la rédaction d’un Règlement Départemental de la Défense Extérieure Contre l’Incendie (RDDECI) arrêté par monsieur le Préfet des Ardennes le 10 mai 2019.
Ces évolutions mettent en avant :
• La création d’un service public de DECI, compétence de collectivité territoriale attribuée à la commune (art. L. 2225-2 du CGCT) ;
• Une possibilité d’adaptation plus fine des besoins en eau en fonction des risques à couvrir (chapitre 1 du RDDECI) ;
• Une clarification des missions des acteurs de la DECI ;
• Le positionnement du SDIS des Ardennes en qualité d’expert et d’interlocuteur privilégié auprès des détenteurs de police administrative spéciale de la DECI que sont les maires ou président d’EPCI.
Le SDIS des Ardennes a rédigé un mémento qui permettra aux élus d’appréhender au mieux les enjeux de cette réglementation et facilitera leurs démarches dans un domaine où l’action des élus locaux est essentielle.
Il a également pour but de les accompagner dans l’élaboration de leur arrêté communal ou intercommunal de Défense Extérieure Contre l’Incendie.
Schéma Départemental d’Analyse et de Couvertures des Risques
Le Schéma Départemental d’Analyse et de couverture des Risques (SDACR) dresse l’inventaire des risques de toute nature pour la sécurité des personnes et des biens auxquels doivent faire face les services d’incendie et de secours dans le département.
Il précise également les objectifs opérationnels et organisationnels de couverture de chacun de ces risques.
LA PRÉVENTION
Le service départemental d’incendie et de secours assure une mission parmi les autres, de prévention d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public.
Le terme établissement recevant du public (ERP), défini à l'article R143-2 du Code de la Construction et de l'habitation, désigne en droit français les lieux publics ou privés accueillant des clients ou des utilisateurs autres que les employés (salariés ou fonctionnaires) qui sont, eux, protégés par les règles relatives à la santé et à la sécurité au travail.
Le contrôle des établissements recevant du public :
Créées en février 1941, les Commissions de sécurité ont pour mission d'éclairer les autorités administratives (maires ou parfois préfets) chargées de vérifier que les règles de sécurité sont correctement appliquées dans les "établissements recevant du public" (ERP) et les "immeubles de grande hauteur" (IGH). Composées de techniciens, d'experts et d'officiers sapeurs-pompiers titulaires du "brevet de Prévention", ces commissions se déplacent sur le terrain pour contrôler que les mesures dictées par le "Code de la Construction et de l'Habitation" et le "Règlement de sécurité" sont respectées.
Les principaux contrôles concernent les dispositifs permettant de réduire les risques d'incendie, d'éviter la propagation du feu et des fumées, de faciliter l'évacuation du public et l'intervention des secours. Une attention toute particulière est ainsi portée à la qualité des matériaux utilisés et à leur réaction au feu, à l'accessibilité des façades, à l'existence de sorties et de dégagements intérieurs suffisamment nombreux et bien répartis, à la présence d'un système d'éclairage de sécurité autonome, de moyens d'alarme, d'alerte et de premiers secours adaptés, etc.
Les commissions de sécurité interviennent à plusieurs étapes : avant les travaux, lors de la demande du permis de construire, à la fin des travaux, avant que le maire ne délivre l'autorisation d'ouverture, et enfin, lorsque l'établissement est ouvert au public, sous la forme de visites régulières ou inopinées destinées à vérifier qu'il est toujours en conformité avec les normes de sécurité.
Ces édifices doivent respecter un ensemble de règles de construction et d'équipement visant à limiter le plus possible la propagation d'un feu d'un étage à l'autre et à permettre l'évacuation des occupants par des accès protégés.
La réglementation applicable comprend :
- Le Code de la construction et de l'habitation : articles R 143-1 à R 184-5
- L'arrêté du 25 juin 1980 modifié portant approbation des dispositions générales du règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les ERP
- L'arrêté du 22 juin 1990 modifié portant approbation de dispositions complétant le règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique dans les ERP.
Pour les petits hôtels :
Un arrêté du 26 octobre 2011 portant approbation de diverses dispositions complétant et modifiant le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public (ERP) – Petits Hôtels – est paru au journal officiel le 29 octobre 2011 et a été rectifié au journal officiel du 30 octobre 2011. Ce nouveau texte vient modifier et compléter l’arrêté du 24 juillet 2006, qui constituait la base de la réglementation applicable aux petits hôtels et incorpore des précisions de la circulaire ministérielle du 1er février 2007 que l’UMIH et la CPIH avaient négocié à l’époque pour la profession ; intégré dans l’arrêté du 22 juin 1990 relatif à la sécurité incendie des établissements de Ve catégorie, il apporte de nouvelles dispositions en matière de sécurité incendie aux très petits hôtels de 5eme catégorie (pour les moins de 20 personnes) et prend en compte désormais le concept de l’analyse de risque. L’objectif de ce nouvel arrêté est d’apporter une amélioration de la sécurité dans l’évacuation de ses occupants.
Les ERP sont classés par type et par catégorie, ce qui définit leur périodicité de visite par la Commission de Sécurité compétente.
Les différents types :
Types L : Salle à usage d'audition, conférences, réunions, spectacles, à usage multiple ;
Type M : magasins, centres commerciaux ;
Type N : restaurants et débits de boisson ;
Type O : hôtels et pensions de famille ;
type P : salles de danse et salles de jeux ;
Type R : établissements d'enseignement et colonies de vacances ;
Type S : bibliothèque, centre de documentation et de consultation d'archives ;
Type T : salles d'expositions (à vocation commerciale) ;
Type U : établissements sanitaires ;
Type J : Maisons de retraite ;
Type V : établissements de culte ;
Type X : établissements sportifs couverts,
Type Y : musées ;
Établissements spéciaux (PA, CTS, SG, OA, REF, PS, GA, EF)
Les différentes catégories :
Elles se décomposent en 2 groupes, le premier groupe et le deuxième groupe.
- Le 1er groupe
1ère catégorie : au-dessus de 1500 personnes
2éme catégorie : de 701 à 1500 personnes
3éme catégorie : de 301 à 700 personnes
4éme catégorie : 300 personnes et au-dessous à l'exception des établissements classés en 5éme catégorie.
- Le 2ème groupe
5éme catégorie : l'effectif du public n'atteint pas le chiffre minimum fixé par le règlement de sécurité pour chaque type d'exploitation
Les établissements existants du 1er groupe et du 2ème groupe avec locaux à sommeil sont visités tous les 2, 3 ou 5 ans, par la Commission Communale ou par la Sous Commission Départementale pour la sécurité contre les risques d'incendie et de panique.
Les travaux qui conduisent à la création, l'aménagement ou la modification d'un établissement recevant du public doivent faire l'objet d'un permis de construire ou d'une autorisation de travaux
Le dossier de sécurité comporte :
- Une notice descriptive de sécurité CLIQUEZ ICI
- Des plans (masse, situation, aménagement, cf. art. R 143-22 du CCH).
- Une notice d'accessibilité
L'ouverture d'un nouvel établissement doit faire l'objet d'un permis de construire ou d'une déclaration de travaux.
À l'approche de la fin des travaux, le chef d'établissement ou le responsable des travaux doit demander la réception de l'établissement par la Commission de Sécurité compétente, auprès de M. le Maire.
L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DES COMMISSIONS DE SÉCURITE DANS LE DÉPARTEMENT DES ARDENNES
L’organisation de la prévention dans le département des Ardennes repose sur 1 sous-commission départementale sur laquelle se rattache les premières catégories, type U et type J,
puis 4 commissions d’arrondissement (Charleville, Sedan, Rethel, Vouziers) et enfin 3 commissions communales (Charleville, Sedan, Vouziers).
Il est non seulement étudié les 1er groupes mais également les 2ème groupes sans locaux à sommeil.
Ce type d’établissement de 5ème catégorie où l’avis rendu est favorable, conduit à la dématérialisation des échanges afin d’éviter le déplacement de ses membres lors de la saisine sur l’étude.
Leurs visites d’ouvertures sont seulement effectuées sur la demande justifiée du maire.
Il est à noter l’absence d’immeuble de grande hauteur dans le département.
OBLIGATION DE L’EXPLOITANT
L’exploitant est responsable de la sécurité contre les risques d’incendie et de panique,
du public et du personnel, dans l’établissement. En conséquence, il doit s’assurer du bon fonctionnement et du bon maintien des installations concourant à la sécurité,
prendre toutes les mesures en cas d’incendie (modalité d’alerte des services de secours, les dispositions à prendre pour assurer la sécurité du public et du personnel,
la mise en œuvre des moyens de secours, l’accueil et le guidage des services de secours) avec du personnel formé et recyclé.
L'exploitant du bâtiment doit tenir un registre de sécurité dans lequel sont consignés tous les documents liés à la sécurité de l'établissement : les formations des personnels, les consignes particulières, les travaux avec leur nature,
l'entreprise les ayant effectués, les certificats de réaction au feu des matériaux, les rapports de vérification des installations techniques, etc
Il est rappelé aux exploitants que toute modification aussi minime soit-elle, dans les établissements recevant du public, doit faire l’objet d’une étude de la commission de sécurité.
Installation d'un défibrillateur externe :
au 1 janvier 2020 : Tous les ERP de la 1ère à la catégorie
au 1 janvier 2021 : Tous les ERP de la 4ème catégorie
au 1 janvier 2022 : Les ERP de 5ème catégorie recevant de :
a) structures d'accueil pour personnes âgées
b) structures d'accueil pour personnes handicapées
c) les établissements de soin
d) les gares
e) les hôtels restaurants d'altitude
f) les refuges de montage
g) les établissements sportifs clos et couverts ainsi que les salles polyvalentes sportives